Je voudrais parler de ce qui s’est passé vendredi dernier : la mort d’un homme dans son lieu de culte.
J’ai vu un post de StreetPress du 25 avril, qui disait qu’Aboubakar Cissé a été sauvagement assassiné dans une mosquée. Le média cite ces propos :
« Si un musulman ne peut pas se sentir en sécurité dans une salle de prière, il ne peut se sentir en sécurité nulle part. Je ne suis plus en sécurité nulle part. »
Ce meurtre fait écho à d’autres crimes : le meurtre d’un prêtre dans une église il y a quelques années, des personnes de confession juive tuées en raison de leur religion. En aucun cas cela n’est acceptable, quelle que soit la confession.
Cela s’appelle de la haine religieuse, qui peut être sanctionnée par la loi au titre des discriminations (article 225-1 du Code pénal) ou des incitations à la haine (article 24 de la loi de 1881 sur la liberté de la presse). Le terme juridique exact n’est pas “racisme” mais “discrimination religieuse” ou “haine envers une appartenance religieuse”.
La peur de croire ou d’exister
Personne ne devrait avoir peur de mourir à cause de son orientation religieuse, sexuelle, politique ou de son genre — et pourtant, en 2025, c’est encore une réalité pour beaucoup.
D’après le ministère de l’Intérieur, plus de 1 600 faits à caractère raciste ou xénophobe ont été recensés en 2023, et les actes antireligieux (antisémites, islamophobes, etc.) sont en nette augmentation.
La religion, la politique, la sexualité, l’argent… sont encore trop souvent des sujets tabous.
Et pourtant, ces sujets touchent à notre intimité, à notre sécurité, à notre liberté.
Pourquoi je prends la parole
Je choisis de revenir sur cet assassinat, car il entre en résonance directe avec mon travail au sein du cabinet Être Solaire.
Il y a quelques mois, j’ai partagé une story sur Gaza, un simple appel à la paix. Une personne m’a écrit :
“Mais en quoi cela concerne votre travail ?”
J’ai répondu que ce n’était pas une question de religion. Mon message était que toutes les guerres provoquent une augmentation des violences faites aux femmes, et que la paix est essentielle pour protéger les citoyens et citoyennes. Mon opinion personnelle ne regardait personne — c’était un appel à l’humanité.
Ce que cela dit de mon métier
Cet événement me rappelle deux choses essentielles dans ma pratique :
1. Votre sécurité, ma priorité
En accompagnant des personnes victimes de violences, je m’expose aussi à leurs auteurs.
C’est pourquoi, dès l’ouverture du cabinet, la sécurité physique et numérique a été ma priorité.
Grâce à mes compétences et à un réseau de professionnelles en cybersécurité, j’ai pu créer un espace sécurisé.
Malgré cela, en deux ans et demi, j’ai déjà subi des tentatives d’intimidation et de cyberviolence.
2. Un accompagnement sans jugement
Accompagner des personnes en situation d’emprise, de trauma, ou dans des schémas de répétition imposés par la société ou la religion, exige une grande ouverture d’esprit.
Et surtout, aucun jugement.
Quand j’entends certains professionnels dire :
“Vous devez partir madame.”
Je préfère dire :
“Si vous souhaitez partir, on peut réfléchir ensemble à un plan pour le faire en sécurité. Et si ce n’est pas le bon moment, je reste là, même si vous retournez auprès de cette personne. La porte sera toujours ouverte.”
Je suis là pour soutenir, pas pour imposer un calendrier ou une solution.
Un accompagnement dans la laïcité
“La laïcité garantit aux croyants et aux non-croyants le même droit à la liberté d’expression de leurs croyances ou convictions. Elle assure aussi bien le droit d’avoir ou de ne pas avoir de religion, d’en changer ou de ne plus en avoir. Elle garantit le libre exercice des cultes et la liberté de religion, mais aussi la liberté vis-à-vis de la religion : personne ne peut être contraint au respect de dogmes ou prescriptions religieuses.”(infogouv.fr)
Quelle que soit votre religion, votre orientation sexuelle, vos convictions politiques…
Je vous accompagne dans un cadre laïque.
Je prends le temps d’en parler, car la non-sécurité des croyants, des LGBTQIA+, des femmes, des hommes, des personnes discriminées… est un sujet fondamental.
Témoignage personnel : quand les croyances deviennent une barrière
Il y a quelques semaines, je devais participer à un événement.
Après avoir échangé et posé un cadre clair, l’organisatrice m’a dit :
“Morgane, je suis désolée, on ne pourra pas travailler ensemble. Cela ne convient pas à mes valeurs religieuses.”
Je choisis de ne pas détailler la situation pour ne pas pointer une religion en particulier.
Mais ce refus m’a profondément remuée.
Mon premier réflexe a été de vouloir me justifier. J’avais les connaissances nécessaires pour démontrer que je ne contrevenais pas à ses croyances.
Mais j’ai fait le choix d’accepter le “non”, sans chercher à convaincre.
Ce rejet m’a amenée à remettre en question ma pratique.
Heureusement, j’ai dans ma vie des personnes de tous horizons, croyantes ou non, avec qui j’ai pu en parler.
Et surtout, des femmes que j’accompagne m’ont dit :
“Morgane, si je me fais accompagner par vous, c’est justement parce que vous respectez ma religion, tout en me laissant choisir ce qui me convient. C’est la force de votre travail.”
La ligne rouge : la haine
Un jour, j’ai accompagné une femme qui tenait des propos racistes.
Elle m’a dit :
“Je ne suis pas raciste, mais à force d’être harcelée par toujours le même type de personnes, j’ai fini par avoir des propos déplacés.”
Je lui ai rappelé que la loi interdit les propos racistes, que faire des généralités est dangereux, même quand on souffre. Et surtout, que je savais qu’elle n’était pas fondamentalement raciste, mais en souffrance.
Ma ligne de conduite : laïcité, respect, inclusion
Je vous partage ces expériences pour une seule raison :
vous garantir un accompagnement sans tabous, dans la bienveillance et le respect.
Je continuerai à animer des cercles de femmes avec des professionnelles de confiance, pour parler de spiritualité, de tirage de cartes, etc., tout en prévenant les dérives sectaires.
Car c’est quand on est vulnérable que les personnes mal intentionnées frappent.
Je continuerai à travailler avec des hommes barbus, des femmes voilées, des militants de droite ou de gauche, car ce qui compte pour moi, c’est que vous soyez accueillis avec respect et gentillesse.
N’ayez pas peur de venir.
Il existe des solutions pour chaque situation, tant qu’on se comprend et qu’on se respecte.
Si vous ressentez le besoin d’un espace d’écoute bienveillant, neutre et sécurisé, je vous invite à prendre rendez-vous pour un accompagnement respectueux de votre histoire, de vos choix et de vos convictions. Pour prendre rendez vous cliquez ici